Le ventilo-convecteur

Principe de fonctionnement

Le ventilo-convecteur est au radiateur, ce que le mix-soup est au presse purée ! Cela va plus vite mais cela fait du bruit... !
Plus sérieusement,
Un radiateur traditionnel est alimenté par une eau à ...50°...70°... dans une ambiance à 21°. L'échange de chaleur s'effectue facilement grâce à un tel écart de température.
Mais pour fournir du froid, on fait circuler de l'eau (dite "glacée") à ...5°...10°... dans une ambiance à 24° : l'écart de température devient trop faible pour fournir une bonne puissance frigorifique. On passe dès lors à un échange forcé : un ventilateur est ajouté et le radiateur est remplacé par une batterie d'échange. En pulsant de l'air sur l'échangeur, la puissance frigorifique est fortement augmentée mais le bruit envahit les locaux.. !
Pour assurer le refroidissement l'été mais aussi le chauffage en hiver, un ventilo-convecteur comprendra donc :
  • une prise d'air du local (à chauffer ou à refroidir),
  • un filtre grossier pour arrêter les poussières,
  • un ou plusieurs ventilateurs, à faible vitesse,
  • une ou deux batteries d'échange, de faible section, alimentées en eau chaude et/ou en eau glacée,
  • éventuellement une résistance électrique d'appoint
  • un bac inférieur pour récolter les condensats,
  • et un habillage éventuel qui coiffe le tout pour l'intégrer au local.
On le retrouve en position verticale (allège de fenêtre), ou en position horizontale (accroché au plafond ou intégré dans un soffit

Et l'apport d'air neuf ?

Le ventilo-convecteur suppose l'installation de deux réseaux distincts 
  • un réseau d'eau pour apporter chaleur et froid au local,
  • un réseau d'air pour assurer la pulsion minimale d'air neuf hygiénique.
Cette séparation entre la fonction "thermique" et la fonction "ventilation" permet une facilité de régulation et l'absence de contamination par recyclage de l'air.
Dans certains cas, un caisson de mélange avec arrivée d'air neuf est intégré au ventilo. Cet air vient soit d'une prise directe en façade au dos du ventilo, soit d'un caisson de traitement d'air en centrale.
L'intégration d'une prise d'air neuf à l'arrière de l'équipement est une solution peu onéreuse, mais 
  • elle demande une protection vis à vis du risque de gel,
  • elle réalise un pont thermique avec l'extérieur,
  • le débit d'air neuf sera fonction de la pression du vent sur la façade...
Si bien que dans la plupart des cas, on prévoit une installation de ventilation supplémentaire indépendante 
  • soit une ventilation simple flux (avec extraction dans les sanitaires, par ex.)
  • soit une ventilation double flux (avec pulsion et extraction dans chaque local)

Conclusions

La possibilité de faire du chaud et du froid avec le même appareil, son prix de revient très raisonnable suite aux faibles surfaces des échangeurs, la facilité de la régulation local par local, l'efficacité du transport thermique par eau, ... fait du ventilo-convecteur un best-seller de nos bâtiments climatisés !

Détails technologiques

Il existe quatre grandes familles : 
  1. Les ventilos "à 2 tubes réversibles" : ils ne disposent que d'un seul échangeur, alimenté alternativement en eau chaude en hiver, et en eau glacée en été. Mais un risque de perte d'énergie apparaît par mélange entre eau froide et eau chaude si la zone neutre est trop faible (voir régulation des ventilos).

  2. Les ventilos "à 4 tubes" : ils disposent de deux échangeurs, pouvant être connectés en permanence soit au réseau d'eau chaude, soit à celui d'eau glacée.

    La taille (le nombre de rangs) de l'échangeur de froid est plus élevé que celui de la batterie chaude, suite au delta T° plus faible sous lequel travaille la batterie froide. On dit que "le pincement" est plus faible entre T°eau et T°air dans l'échangeur.

  3. Les ventilos "à 2 tubes - 2 fils" : pour diminuer les coûts d'installation, on ne prévoit que le réseau d'alimentation en eau glacée. Pour assurer le chauffage d'hiver, une résistance électrique d'appoint est prévue (le ventilateur pulse l'air du local au travers de la résistance, comme dans le cas d'un convecteur électrique direct).

    Mais le prix du kWh électrique étant nettement plus élevé que le kWh thermique, les coûts d'exploitation seront importants...

  4. Les ventilos "2 tubes réversibles + 2 fils" : astuce ! Ce dernier système peut être utilisé en fonctionnement deux tubes (càd eau glacée en été, eau chaude en hiver), la résistance électrique sert alors uniquement en résistance d'appoint en mi-saison.

    Les coûts d'exploitation sont dès lors plus limités que dans la version "2 tubes - 2 fils".

Des ventilos particuliers

Il est possible d'intégrer complètement le ventilo dans un faux plafond ou un faux plancher (des hauteurs d'équipement de 200 à 300 mm existent).
Soit il s'agit un appareil "cassette" : il aspire l'air du local en partie centrale et le repulse après traitement latéralement, tangentiellement au faux plafond.
Certains ventilos sont prévus pour être intégrés sous le plancher des locaux montés sur vérins (local informatique, par exemple). Dans ce cas, l'ouverture de l'appareil doit pouvoir se faire par le dessus.
Soit il s'agit d'un appareil dont le raccordement est prévu via des gaines de distribution vers différentes grilles de pulsion. Cela améliore le confort (meilleure diffusion de l'air, diminution du bruit, ...) mais il faut que le ventilo reste facilement accessible pour la maintenance (ouverture prévue par le dessous).

Quelques détails technologiques

>  Vannes

La batterie d'échange air-eau à tubes ailettés est encadrées par deux vannes d'isolement et une vanne de réglage du débit d'eau. Cette vanne est commandée par un thermostat dont le bulbe est situé dans la prise d'air.

>  Ventilateurs

La ventilation est assurée par une ou deux turbines, centrifuge ou tangentielle, de 40 à 50 Pa de pression totale, généralement à 3 vitesses (avec un sélecteur accessible à l'utilisateur... qui le positionne souvent en première vitesse pour limiter le bruit !). La puissance demandée est généralement de l'ordre de 80 à 125 W, suivant les modèles.

>  Condensats

Le bac de récupération des condensats sera raccordé au réseau d'évacuation. Dans le cas où le ventilo est accroché au plafond, cette évacuation n'est pas toujours aisée. On aura parfois recours à une petite pompe de relevage des eaux de condensat.

>  Habillage

L'habillage est constitué en acier galvanisé, généralement recouvert intérieurement de laine de verre ou de mousse polyuréthane pour des raisons thermiques et acoustiques. Mais il arrive que pour des raisons esthétiques, la carcasse du ventilo soit intégré dans la structure décorative du local ou dans une armoire et dans ce cas, seules les grilles restent visibles.

Variante : le Module de Traitement d'Air (MTA)

Il s'agit d'une variante côté "émission" : les ventilos sont remplacés par de petits caissons de préparation, disposés en batterie dans le local technique.
Au départ, il s'agit de la réponse d'un constructeur à un promoteur immobilier qui lui demandait : "faites-moi un système simple, modulable, facile à entretenir".
Ce caisson comprend 
  • une batterie chaude (à eau ou électrique),
  • une batterie à eau glacée,
  • une prise d'air neuf,
  • un filtre de classe F5,
  • un ventilateur centrifuge,
  • un régulateur pouvant communiquer avec une centrale de régulation (GTC),
  • un départ pour le soufflage,
  • un retour pour la reprise.
               
Ces caissons sont prolongés par des gaines pour alimenter les diffuseurs d'air dans les locaux (ces diffuseurs assurent aussi bien la pulsion que la reprise).
Ils sont eux-mêmes les extrémités d'une gigantesque pieuvre qui les nourrit 
  • en air neuf prétraité,
  • en eau glacée,
  • éventuellement en eau chaude.
Tout a été prévu pour diminuer la main d'oeuvre : préindustrialisation des supports, raccordement par flexible,... Chaque équipement défaillant est rapidement démonté et remplacé.
La régulation est particulièrement performante (dans la version "full options" !) 
  • action sur l'ouverture des vannes, à basse vitesse,
  • puis action sur le ventilateur s'il faut augmenter les puissances (périodes de relance, par exemple),
  • pilotage possible de l'éclairage et des stores extérieurs,
  • possibilité de fonctionner en tout air neuf (free-cooling de nuit, par exemple)
Chaque module de 25 à 50 m2 dispose de son propre caisson, et peut donc définir ses propres conditions de confort.
Le principe de fonctionnement est donc fort proche de celui des ventilo-convecteurs. Mais en plus, il apporte une flexibilité totale s'adaptant très bien aux bâtiments modulaires dont on voudrait pouvoir modifier les cloisons (immeubles de bureaux, chambres d'hôtel,...).
Le coût d'installation fort élevé est sans doute un inconvénient du système ...

Variante : le système modulaire à eau glacée ou "Hydrosplit"

Il s'agit d'une variante côté "production" et "distribution".
Cette technique, encore appelée "hydrosplit", est un système modulaire, préfabriqué, pour ventilos 2 tubes - 2 fils (sans être exhaustif, et à titre d'information, on range dans cette catégorie "l'Hydroflow" de Carrier, "l'Aquajet" de Technibel, "l'Aquastream" de Trane, ....).
Est vendu "en kit" 
  • un groupe d'eau glacée,
  • un module hydraulique de distribution primaire,
  • des modules hydrauliques de distribution secondaire,
  • sur lesquels viennent se greffer des ventilos 2 tubes - 2 fils.
  1. Groupe frigorique généralement disposé en toiture.
  2. Circulateur de la boucle primaire .
  3. Capacité tampon, dimensionnée pour absorber les besoins frigorifiques durant 5 à 10 minutes
    (le compresseur est équipé d'un anti-court cycle qui interdit le démarrage du compresseur durant 5 à 10 minutes).
  4. Circulateur secondaire.
  5. Clapet anti-retour.
  6. Unité terminale de traitement d'air (ventilo-convecteur).
  7. Module hydraulique secondaire. **
  8. Module de bypass qui permet une irrigation permanente de la boucle.
*par exemple, chez un fabricant, la boucle primaire peut présenter 50 m. de dénivellation verticale et 100 m. d'éloignement.
**par exemple, chez un fabricant, il peut y avoir jusqu'à 9 modules de distribution secondaire, auxquels on peut raccorder 8 ventilos chacun, soit un total de 72 ventilos dans le bâtiment.
L'objectif commercial est de faire baisser les prix par cette standardisation du produit, et d'ouvrir le marché de la climatisation aux chauffagistes qui n'ont plus qu'à assembler le mécano !
Pourquoi pas... mais ce système entraîne un chauffage électrique direct, peu écologique et d'un coût d'exploitation fort élevé ! Il faut s'assurer que les besoins de chauffage seront tout à fait occasionnels.
Certains systèmes sont greffés sur une installation frigorifique réversible, d'autres présentent l'avantage de pouvoir lui raccorder également une distribution d'eau chaude (pour réaliser du "2 tubes" ordinaire). cela peut constituer alors une solution intéressante en rénovation, puisqu'il y a récupération de la chaudière existante.

Domaine d'application

On rencontre le ventilo-convecteur comme émetteur :
  • Dans les installations de climatisation devant assurer à la fois des besoins de chaleur en hiver et des besoins de refroidissement en été; ainsi, on les rencontre classiquement en allège de fenêtre des locaux, pour casser le froid du vitrage en hiver et compenser les apports solaires importants en été dans les bureaux, les commerces, les restaurants, les salles informatiques, les chambres d'hôtel,...

  • Dans les installations de chauffage pour lesquelles on souhaite une relance très rapide; une salle des fêtes, une salle de conférence, ... dont le chauffage est intermittent, seront utilement équipés de ventilo-convecteurs.

  • Dans les installations de chauffage irriguées par de l'eau à basse température; les circuits raccordés à une source géothermale, à une pompe à chaleur, à un capteur d'énergie solaire,... sont valorisés par les ventilo-convecteurs qui augmentent la puissance de l'échange.
On rencontre plus particulièrement le ventilo-convecteur "4 tubes" dans les bâtiments dont les besoins simultanés sont différents d'un local à l'autre : une cafetaria, un local informatique, des bureaux, des salles d'archives,... et le tout sur une même façade !
Le ventilo "2 tubes - 2 fils" est une solution qui peut à la limite convenir lorsque le bâtiment est neuf et particulièrement bien isolé. Les apports internes (éclairage, bureautique, personnel,...) sont tels que le chauffage ne doit être enclenché qu'en période de gel, par exemple. Mais il sera utile de demander au bureau d'études une évaluation précise des coûts d'exploitation prévus pour le bâtiment...
C'est souvent la solution choisie par les promoteurs : le prix de revient du bâtiment est moindre. Quand à l'exploitation, ce n'est plus leur affaire ... !

Schémas d'installation et régulation des ventilos 2 tubes

Deux systèmes s'entrecroisent au niveau de l'échangeur 
  • le circuit d'eau (transfert thermique de la production vers l'émetteur),
  • le circuit d'air (transfert thermique de l'émetteur vers la pièce).
et les régulations de ces deux systèmes sont distinctes.
Sur ce schéma de base, on distingue 2 régulations :
1. Une vision de la régulation locale de chaque ventilo-convecteur
  • avec vanne 3 voies,
  • avec vanne 2 voies et régulateur de pression différentielle,
  • avec vanne 2 voies et circulateur à vitesse variable.

2. Une régulation de l'alimentation eau chaude/eau glacée des ventilo-convecteurs
  • chaud ou froid + commutation été/hiver,
  • chaud ou froid par une machine frigorifique réversible,
  • chaud et froid simultanément + distribution par zone,
  • chaud et froid simultanément + distribution par zone + circulateur de zone.

Schémas d'installation et régulation des ventilos 4 tubes

Trois systèmes s'entrecroisent au niveau de l'échangeur 
  • le circuit d'eau glacée,
  • le circuit d'eau chaude,
  • le circuit d'air (transfert de l'émetteur vers la pièce).
et les régulations de ces systèmes sont distinctes.
Sur ce schéma de base, on distingue dès lors 2 régulations :
1. Une régulation locale de chaque ventilo-convecteur :
  • avec vanne 3 voies,
  • avec vanne 2 voies et régulateur de pression différentielle,
  • avec vanne 2 voies et circulateur à vitesse variable.

2. Une régulation  de l'alimentation eau chaude/eau glacée des ventilo-convecteurs
  • production de chaud et froid distinctes,
  • production combinée de chaud et froid, via une machine frigorifique avec récupération de chaleur au condenseur.

Schéma d'installation et régulation des ventilos "2 tubes - 2 fils"

Le schéma d'installation des ventilos "2 tubes - 2 fils" est simple : hydrauliquement, seul le réseau d'eau glacée est réalisé.
La résistance d'appoint électrique est, soit commandée en tout ou rien, soit soumise à une régulation progressive (régulation chrono-proportionnelle).
Les schémas de régulation sont simples puisque les productions de chaud et de froid sont indépendantes. L'équipement frigorifique peut être complété par un stockage de glace.

Avantages

  • La possibilité de faire du chaud et du froid avec le même appareil, et avec une puissance élevée.

  • Un prix de revient raisonnable suite aux faibles surfaces des échangeurs à débit d'air forcé, et au faible coût de pose, (à noter que le prix de l'appareil dépend peu de la taille de l'échangeur et qu'il est donc possible de le surdimensionner au départ pour tenir compte d'un éventuel accroissement des charges futures).

  • Une intégration aisée en rénovation puisque seules des tuyauteries d'eau sont à placer, en dehors de la gaine de débit d'air neuf.

  • Un placement aisé en allège lorsque les hauteurs sous plafond ne permettent pas l'intégration d'un faux plafond.

  • La possibilité de placer le ventilo en hauteur et de libérer la place au sol.

  • Une facilité de régulation, local par local, et donc un bon confort pour les utilisateurs.

  • Une régulation souple puisque réalisée tant via le débit d'eau que le débit d'air.

  • Un mode de régulation très accessible par les utilisateurs.

  • Une liaison possible des différents appareils par bus de communication, ce qui permet une régulation globale de qualité par GTC.

  • Une efficacité du transport thermique par eau.

  • Un arrêt possible de l'équipement, localement.

  • Une intégration possible dune prise d'air neuf à l'arrière de l'équipement.

  • Une fiabilité de l'appareil (qui constitue un grand classique de la climatisation) et donc une longue durée de vie; ce n'est pas la Rolls de la clim, ... mais une bonne Peugeot, quoi !

Avantages spécifiques au système à quatre tubes :

  • La souplesse d'utilisation est totale puisque chaque ventilo est autonome : un local peut être refroidi lorsque son voisin est chauffé...

  • La possibilité de récupérer la chaleur extraite dans un local pour la fournir au local en demande.

  • Plus de circuits de zones, de vannes de commutation, ... la régulation est plus simple et le service de maintenance ne s'en plaindra pas !

Avantages spécifiques au système à deux tubes - 2 fils :

  • Très économique à l'installation et très souple à la régulation.

Inconvénients

  • Lorsqu'un appareil de mauvaise qualité est installé (sous-dimensionnement des échangeurs, vitesse élevée du ventilateur, ...), le bruit sera l'élément le plus négatif de cet équipement. Le niveau sonore peut être compris entre 35 et 65 dB, selon la qualité constructive, la vitesse du ventilateur et l'âge de l'équipement.

  • L'hygrométrie n'est pas contrôlée dans les locaux, ce qui peut poser problème d'un air trop sec en hiver.

  • La difficulté d'assurer un confort thermique correct est réelle, notamment sans courants d'air dans la zone de travail,...

  • Curieusement, la facilité de fabrication et de pose peut devenir un inconvénient, surtout en marché public où le prix constitue le critère de sélection : la qualité des ventilos fournis et la qualité de l'installation est très variable !

  • Le ventilo dont une prise d'air est réalisée en façade est une solution peu adaptée aux critères de confort actuel ! Ses performances thermique et acoustique sont faibles. Sans oublier le risque de gel...

Inconvénients spécifiques au système à deux tubes :

  • Les besoins doivent être similaires dans les différents locaux dune même zone; autrement dit, le nombre de zones doit être suffisamment élevé, si on ne souhaite pas de conflits en mi-saison pour le passage du chaud au froid !

Inconvénients spécifiques au système à quatre tubes :

  • Le coût d'intallation est plus élevé puisque les ventilos contiennent deux échangeurs, les circuits sont dédoublés, de même que le nombre de vannes, de circulateurs,...

  • L'encombrement est également plus important (ventilos plus volumineux et gaines techniques plus larges).

  • Durant toute une partie de l'année, il faut maintenir en fonctionnement les deux réseaux; les pertes énergétiques de ces réseau ne sont pas négligeables...

Inconvénients spécifiques au système à deux tubes - 2 fils :

  • Le coût d'exploitation est certainement le point noir de ce système...

Coût

Investissement

 

Quelques ordres de grandeur :
  • La solution 2 tubes réversibles est estimée entre 110 €/m² et 140 €/m² HTVA.

  • La solution 4 tubes se situe entre 125 €/m² et 190 €/m², pour une installation complète.

  • Un ventilo-convecteur de qualité, de 1,6 kW de puissance frigorifique, évolue autour des 1000 €/pièce, régulation incluse.
Il est clair que confort et coût évoluent de pair, l'augmentation de prix étant liée à l'importance des équipements de régulation, des vannes,...

Exploitation

Les contrats annuels de maintenance oscillent entre 3 et 4,5 €/m², selon la surface totale.
Les coûts d'exploitation varient bien entendu en fonction des charges saisonnières à vaincre. C'est surtout l'été qui pose problème : beaucoup ou peu d'apports internes des équipements, d'apports solaires par les fenêtres, ...? Seule une simulation informatique pourrait être précise en la matière.
Dans l'étude de cas qui compare plafonds froids et ventilos, il a été choisi de prendre une consommation d'été équivalente à 1 000 heures de fonctionnement à puissance nominale. Ce à quoi il faut ajouter la consommation des ventilateurs et des pompes de ciculation d'eau glacée.
La durée moyenne de vie Dun ventilo-convecteur de bonne marque est de 35 000 à 45 000 h de fonctionnement.
Sur base de + 2 000 h/an, ceci représente 17,5 à 20 ans de durée de vie.
La période de remplacement des ventilo-convecteurs s'échelonne sur 4 à 5 ans à partir de la 15ème année de fonctionnement. Des remplacements peuvent déjà être nécessaires dès la 10ème année.
Un ensemble moto-ventilateur à remplacer coûte environ 225 €/pièce; la main d'oeuvre pour cette tâche représente + 32,5 €/V.C

Système tout air, à débit variable (VAV)




l

Principe de fonctionnement

Pourquoi une variation du débit ?

Situons-nous en été. Comment répondre aux variations de charge d'un local ? Que se passe-t-il lorsque le soleil perce enfin l'épaisse couche nuageuse et fait monter la température ?
Un système de conditionnement d'air "classique" délivre un air plus froid (de 20°, l'air passe à 16°C, par exemple). Le débit d'air pulsé reste le même, mais la température diminue. On parle alors de "système à débit d'air constant".
Une alternative consiste à garder la température constante tout l'été (16°C par exemple) mais à augmenter le débit d'air pulsé. On parle de "système à Débit d'Air Variable". DAV disent les Français, VAV disent les anglophones (que l'on traduit en Volume d'Air Variable).
Dans un système "tout air-VAV", le débit d'air varie donc entre le minimum hygiénique pour les occupants et le maximum nécessaire pour reprendre toutes les charges du local (soleil, bureautique, personnes,...).
En pratique, le débit varie entre 30 et 100 % du débit nominal. La variation de débit est faite en agissant :
  • soit sur un volet motorisé,
  • soit directement sur les bouches de soufflage (conçues pour le débit variable).

Qui dit variation de débit, dit perturbation de la pression du réseau...

Si les bouches se ferment, la pression de gaine va augmente. Toute la distribution de l'air en sera perturbée. Dès lors, on modulera la vitesse des ventilateurs pour maintenir une pression de gaine constante. Et par la même occasion, la consommation des ventilateurs en sera diminuée (voir aussi "la gestion de la ventilation à la demande").

Si la température est constante (16° par exemple), comment chauffer en hiver ?

Si l'installation doit aussi chauffer les locaux en hiver, le problème se complique !
On rencontre alors les variantes :
        - monogaine
                    - avec chauffage par radiateurs indépendants
                    - avec chauffage par batterie terminale
          - double gaine (une d'air froid et une d'air chaud)

Quel intérêt majeur par rapport aux systèmes à débit constant ?

Lorsque l'on sait que le coût du transport de l'air représente de 20 à 40 % du coût d'exploitation, le débit d'air variable se justifie certainement.
Encore faut-il que la réduction du débit d'air dans les locaux entraîne effectivement la réduction de la consommation du(es) ventilateur(s) ! Ainsi, certains systèmes créent un by-pass dans le faux plafond :  lorsque le débit pulsé diminue, l'air non utilisé est renvoyé en centrale...
Une installation VAV est particulièrement bien placée pour une utilisation optimale des énergies gratuites :
  • En hiver, de l'air frais extérieur peut alimenter les zones à rafraîchir sans nécessiter l'enclenchement des groupes frigorifiques.
  • En été, une ventilation nocturne peut décharger le bâtiment de la chaleur accumulée en journée.
Remarque : pour diminuer les sections de gaine, il est possible de distribuer l'air sous haute pression, à des vitesses variant entre 5 et 15 m/s.

Différentes variantes technologiques

On distingue différentes variantes technologiques :

Les systèmes VAV mono gaine sans réchauffage terminal

On ne pulse que de l'air froid en été (entre 12 et 18°C) et de l'air chaud en hiver (entre 25 et 40°C). L'air est préparé en centrale et chaque local régule le débit d'air juste nécessaire en fonction de la température souhaitée, avec un débit minimum ajusté au débit d'air hygiénique.
Le plus simple est d'avoir une consigne fixe pour chaque saison et le passage d'une consigne à l'autre est réalisé par un thermostat extérieur : il y a basculement pour une température extérieure de +15°C, par exemple.

Les systèmes VAV mono gaine avec réchauffage terminal

L'idée est de prévoir un circuit d'air froid pour tous les locaux, à débit variable, complété par des batteries de chauffe pour les locaux périphériques.
Trois principes sont possibles :
> 1° soit l'apport de chaleur est réalisé par des corps de chauffe traditionnels (radiateurs, convecteurs).
Généralement, ces corps de chauffe sont placés en périphérie du bâtiment, le long des façades, pour vaincre les déperditions par les parois. Le système VAV assure la ventilation hygiénique toute l'année, refroidit le coeur du bâtiment en hiver et refroidit tout le bâtiment en été.
>  2° soit les batteries de chauffe sont placées en série sur la gaine d'air.
Une régulation spécifique est nécessaire :
Par exemple, si la sonde d'ambiance détecte une température inférieure à 21°C, la vanne de chaud est ouverte à 100 % et le débit d'air est réduit au seuil minimal hygiénique. Lorsque la température intérieure approche de 23°, la vanne chaud se ferme progressivement. Lorsque la température dépasse 23°, la vanne chaud est fermée et le débit d'air frais augmente progressivement jusqu'à atteindre le débit maximal à 24°C. Ici encore, l'insertion d'une zone neutre entre chaud et froid sera énergétiquement préférable.
En pratique, la batterie de chauffe est souvent intégrée dans la boîte de détente. Elle est alimentée en eau chaude, ou remplacée par une résistance électrique.
> 3° soit les batteries sont placées en parallèle par rapport au local :
La régulation est complétée par l'enclenchement du ventilateur d'air recyclé lorsque le chauffage est enclenché :
Chaque batterie chaude voit son débit modulé en fonction du thermostat d'ambiance de la zone qu'elle alimente.

Avantages

  • Lors de la conception, un grand avantage du système à débit d'air variable est de pouvoir diminuer les dimensions de la centrale de traitement. Comparons les systèmes :
    • Avec un système à débit d'air constant, chaque zone sera dimensionnée avec un débit d'air permettant de répondre à la charge frigorifique extrême; dans le caisson de traitement d'air central, on devra traiter (en permanence !) le total des débits maximaux de toutes les zones !

    • Par contre, avec le système VAV, on va tenir compte du fait que le soleil tourne autour du bâtiment et que la charge maximale de la zone Ouest survient lorsque la zone Est est à faible demande; la centrale de préparation sera dimensionnée sur base du cumul instantané possible entre toutes les zones,... ce qui est déjà nettement plus raisonnable !

    Il en résulte une économie du coût d'investissement (par rapport à un système à débit constant de même puissance).
  • L'avantage énergétique suit directement : pourquoi pulser en permanence le débit maximal dans chaque zone ? Tout particulièrement en mi-saison, pourquoi pulser un maximum d'air à une température "neutre" (20°C) alors les besoins sont nuls (la température ambiante est dans la zone neutre) ? La force du VAV est de réduire la vitesse du ventilateur à ce moment et de ne pulser que le débit d'air hygiénique. La consommation du ventilateur (proportionnelle au cube du débit d'air pulsé) est fortement réduite. Il en résulte une économie du coût d'exploitation (par rapport à un système à débit constant de même puissance). Le chiffre de 20 % d'économie thermique et électrique (ventilateur) est couramment cité, entre un VAV simple (sans réchauffage terminal) et un système unizone à débit constant.
  • L'avantage acoustique lui est lié encore : la grande vitesse (et donc les niveaux sonores les plus élevés) est réservée aux charges extrêmes. Ce qui est particulièrement apprécié par les occupants.
  • Par rapport aux installations de type "air-eau" (ventilo-convecteurs,...), le VAV permet également de réaliser du free-cooling des bâtiments en hiver et en mi-saison : l'air extérieur vient directement refroidir le bâtiment, sans participation du groupe frigorifique.

Inconvénients

  • Le réglage d'un débit d'air est moins aisé que le réglage d'une température. Il semble que sur le terrain la mise au point d'une installation VAV donne parfois quelques cheveux blancs ! Tout particulièrement, le réglage des registres d'air neuf paraît délicat.
  • Le coût d'installation reste élevé, au moins par rapport à une installation de ventilos-convecteurs.
  • L'encombrement n'est pas négligeable, comme pour toutes les installations "tout air". Les gaines dans chaque zone sont dimensionnées pour transporter le débit maximum, correspondant à la charge extrême de l'été...
  • L'air extérieur gratuit de l'hiver doit être préchauffé dès que sa température devient inférieure à la température de pulsion. Et ce chauffage finit par coûter fort cher. Un recyclage de l'air extrait permet de supprimer ce budget mais n'est pas toujours souhaité pour des raisons hygiéniques. Un récupérateur de chaleur lui est préféré, mais il suppose d'en faire l'investissement.

Coût

Avec un prix compris entre 137,5 et 212,5 €/m², l'installation VAV est plutôt plus chère qu'une installation par ventilos-convecteurs. Elle devrait être moins chère qu'une installation à débit constant suite à la taille plus réduite du caisson de préparation en centrale, mais le coût de la régulation en est nettement plus élevé.

Domaine d'application

Le VAV est un système de climatisation "tout air". Cela veut dire que les gaines sont dimensionnées pour pouvoir refroidir tout le bâtiment avec de l'air. Un tel système est encombrant et coûteux. Il ne justifie que lorsqu'une alimentation en air hygiénique importante est nécessaire, donc une présence nombreuse d'occupants.
Si de plus cette présence est variable dans le temps, si les charges thermiques sont variables, il sera opportun de pouvoir moduler le débit : c'est l'objet du VAV.
Le VAV simple (sans réchauffage terminal) peut répondre à des besoins de zones très variables,... mais pas opposées !
On rencontre tout particulièrement le VAV dans les grands bureaux paysagers, ou dans les larges plateformes avec locaux de réunion, salles de conférences au centre du bâtiment : un apport d'air neuf est nécessaire en permanence. De plus, le refroidissement du centre du bâtiment est nécessaire toute l'année. Du free-cooling est alors possible et permet d'éviter d'enclencher les groupes frigorifiques en hiver, voire en mi-saison. Les coûts d'exploitation en seront fortement réduits.
A la limite, c'est le concepteur qui devra organiser la fonction des locaux pour créer des zones thermiquement homogènes.
Les installations VAV "à bypass" (l'air non utilisé est renvoyé en centrale) sont à rejeter puisque le traitement de l'air reste total. On peut juste l'admettre dans le cas d'une grande zone à débit d'air constant (une grande usine) à côté de laquelle sont situés quelques locaux (les bureaux à coté de l'usine). Dans ce cas, un VAV à bypass sur l'alimentation des bureaux est compréhensible.

Système tout air, à débit constant, double gaine


Principe de fonctionnement

Le système de conditionnement d'air "tout air, à débit constant, double gaine" est un système où deux niveaux de température d'air sont préparés en centrale, puis distribués par deux gaines distinctes vers le/les locaux. On l'appelle également "dual duct".
En pratique, un caisson central assure un premier niveau de préparation de l'air (par exemple jusque 16°), puis une batterie de post-chauffe et une de refroidissement préparent de l'air chaud et de l'air froid, distribués dans deux gaines différentes. Des boîtes de mélange sont prévues à l'entrée de chaque local, ou zone de locaux ayant des besoins similaires. Chaque registre de mélange est piloté par un thermostat d'ambiance.
En voici un exemple :
Ce système constitue une branche de la grande famille du conditionnement d'air "tout air" :
- débit constant
        - monogaine
                    - unizone
                             - basse pression
                             - haute pression (avec boîte de détente)
                    - multizone
                             - basse pression
                             - haute pression (avec boîte de détente)
        - double gaine multizone (avec boîte de mélange)
                             - basse pression
                             - haute pression (avec boîte de détente)
- débit variable
        - avec chauffage par radiateurs indépendants
        - avec chauffage par batterie à eau chaude
Comme on le voit, il existe de nombreuses variantes !
Expliquons chacun des termes :

>  "tout air"

L'air est le fluide caloporteur de chaleur, de froid, ou d'humidité. Ainsi :
  • si en hiver le local présente des déperditions, l'air sera pulsé à 28°C, par exemple,
  • si en été, le local subit des apports solaires, l'air sera pulsé à 16°C,
  • si, dans la salle de cinéma, le film très suggestif provoque beaucoup de dégagement de vapeur de la part des spectateurs, l'air sera pulsé très sec !

>  "débit constant"

Le débit est fixé par le ventilateur (qui ne dispose que d'une seule vitesse de rotation).
La régulation est réalisée par action sur la température et le taux d'humidité de l'air pulsé.

>  "double gaine"

Les pièces climatisées sont alimentées par deux gaines, par exemple une gaine d'air chaud à 35°C, et une gaine d'air froid à 16°C.

>  "multi-zones"

Le système "double gaine" est forcément multi-zones : on crée plusieurs zones dans le bâtiment, chaque zone pouvant recevoir un air traité spécifiquement en fonction de ses besoins.
Remarque : une zone peut comprendre plusieurs locaux.

> "basse ou haute pression"

On parle de basse pression du ventilateur  :
  • si pression < 800 Pa, ou 80 mmCE
  • si vitesse dans les gaines < 7 m/s
On parle de réseau haute pression si la vitesse dans les conduits atteint de 12 à 16 m/s

Détails technologiques du traitement de l'air

L'air est d'abord pré-traité en centrale : mélange éventuel de l'air neuf et de l'air repris, filtration, préchauffage éventuel de l'air (notamment pour éviter tout risque de gel de la batterie froide) et pulsion dans deux caissons.
Un caisson est équipé d'un échangeur de postchauffe et si nécessaire d'un système d'humidification (généralement un humidificateur à vapeur) : c'est le préparateur du réseau chaud.
Un deuxième caisson est équipé d'une batterie froide, assurant éventuellement la déshumidification : c'est le préparateur du réseau froid.
Le chauffage de l'air est assuré 
  • soit par batterie électrique,
  • soit par batterie d’eau chaude préparée en chaufferie.
Le refroidissement de l'air est assuré 
  • soit par l’évaporateur d’un groupe frigorifique (système à détente directe),
  • soit par de l’eau glacée préparée par un groupe de production frigorifique.
Les parois des caissons sont à double enveloppe en tôle d'acier galvanisé ou peint. Un isolant acoustique et thermique de 25 mm d'épaisseur minimale est fixé entre les deux tôles.
A l'entrée de chaque local, ou de chaque zone de locaux, les deux flux d'air sont mélangés dans une "boîte de mélange" terminale. Le débit total est donc constant, c'est la proportion d'air chaud et d'air froid qui varie.

Variantes technologiques

Réseau sous haute pression

Pour réduire les sections, on augmente la vitesse de l'air dans les gaines. Les pertes de charge augmentent et obligent à travailler à haute pression au ventilateur. Des dispositifs de détente sont alors associées aux boîtes de mélange.
La pression du ventilateur est généralement >  1 000 PA, ou 100 mmCE et la vitesse dans les gaines > 10 m/s.
A débit égal, doubler la vitesse de l'air dans les gaines (par rapport au système basse pression) permet de diminuer par deux la section nécessaire. Mais les frottements de l'air sur les parois des gainages sont proportionnels au carré de la vitesse. Et donc le ventilateur doit vaincre des pertes de charges beaucoup plus élevées, pouvant à la limite atteindre 2 000 PA Aussi, actuellement, pour des raisons d'économie d'énergie (et de bruit), on ne dépasse plus 15 m/s, ce qui génère des pressions de ventilateur de 500 à 1 500 PA.
Après passage dans une boîte de détente, l'air est diffusé par les bouches de soufflage.
Les boîtes de détente sont généralement des boîtes insonorisées, comportant un organe déprimogène (tôle perforée par exemple). Un régulateur maintient le débit à valeur constante.
A ces pressions, des précautions sérieuses sont à prendre en matière acoustique, notamment au niveau des appareils terminaux (amortisseur de bruit).

Recyclage partiel

En vue de diminuer les coûts d'exploitation, l'air extrait peut être recyclé partiellement. On part de l'idée que l'on ne peut faire du froid et du chaud en même temps et que donc un des 2 échangeurs est à l'arrêt.
Dès lors, en été la batterie froide refroidit et la batterie chaude est à l'arrêt. Dans le réseau chaud circule de l'air mélangé entre l'air recyclé et l'air extérieur (chaud).
En hiver, seule la batterie chaude fonctionne. Et dans le réseau froid circule de l'air mélangé entre l'air recyclé et l'air extérieur (froid).
Et en mi-saison ? Que faire lorsque des locaux ont des demandes différentes ? Astuce : les deux batteries fonctionnent mais la batterie de chaud est alimentée par l'eau de condensation du groupe frigorifique qui produit l'eau glacée !

Récupération de la chaleur sur l'air extrait

Pour récupérer l'énergie contenue dans l'air extrait tout en évitant généralement tout risque de contamination, l'air sortant croise l'air neuf entrant dans un échangeur de chaleur.

Et toute combinaison des variantes précédentes ...

Il est bien entendu possible de combiner les différentes variantes reprises ci-dessus.

Domaine d'application

Le système "tout air" a de l'intérêt lorsqu'un débit d'air élevé et constant est souhaité, que les besoins des locaux sont extrêmement variables d'une zone à l'autre, et que le système doit répondre avec une très grande rapidité aux variations de charges.
Par exemple, il s'adapte tout particulièrement à un ensemble de salles de réunion, dans un bâtiment fort vitré. Egalement, à un complexe de salles de cinéma.
Mais ce système reste une solution luxueuse à l'exploitation.
En pratique, on le rencontre peu dans les bureaux (l'inertie des bureaux ne demande généralement pas une grande souplesse), parfois en secteur hospitalier, plus souvent dans le secteur industriel avec exigences élevées de régulation.

Avantages

  • Possibilité d'adapter individuellement les ambiances suivant les locaux,
  • rapidité de la réponse du système à la demande des locaux,
  • possibilité d’utilisation d’air extérieur pour le refroidissement gratuit (free cooling),
  • contrôle de l’humidité relative en centrale et de l’empoussièrement.

Inconvénients

  • Le débit d'air est constant. Or il est dimensionné pour la situation extrême, généralement celle de l'été, en période de canicule avec un soleil de plomb ! Conclusions : de tels débits entraînent une consommation élevée des ventilateurs et, dans certains cas, de l'inconfort ... toute l'année !
  • La consommation élevée du ventilateur devient très élevée dans le cas des installations haute pression.
  • L'encombrement de la centrale, des caissons de préparation terminaux et du double réseau de gaines (gros débits, section importante des conduites d'air neuf, d'air pulsé et d'air extrait).
Exemple.
Une salle de spectacles est maintenue à 20°C. De l'air chaud est pulsé à 30°C. Les déperditions du local sont de 20 kWatts. Quelle sera la section de la conduite nécessaire ?
La capacité calorifique de l'air étant de 0,34 Wh/m³.K, le débit est donné par :
débit = puissance / 0,34 x DT° (en m³/h).
Ici, débit = 20 000 / 0,34 x 10 = 5 882 m³/h = 1,63 m³/s
Sur base d'une vitesse de 8 m/s, la section devient 1,63 / 8 = 0,2 m², soit une section de 40 cm x 50 cm, ou une conduite circulaire de 0,5 m de diamètre !
La même puissance est transportée par de l'eau dans une tuyauterie de 1,75 cm de diamètre ! (vitesse : 1 m/s)
C'est pour limiter cet encombrement que l'on a recours à une conception de réseau de gaines sous haute pression. L'encombrement est plus limité mais reste toujours plus élevé que pour le système mixte eau + air, par exemple.
  • Intégration obligatoire dès la conception du bâtiment.
  • Coût d'exploitation très important :

    • Risque de "casser" de l’énergie : le réseau de froid prépare l'air à une température correspondant aux besoins du local le plus demandeur (le local informatique, exposé au Sud, par exemple !). Dès lors, tous les autres locaux devront mélanger cet air froid avec de l'air du réseau chaud...!  Une régulation centrale doit piloter le tout "intelligemment", et profiter de l'air extérieur lorsque sa température peut être valorisée, sans quoi les coûts d'exploitation sont catastrophiques ! (à noter qu'un tel système qui ferait du chaud et du froid simultanément est interdit en France, sauf si le fluide chauffant est de récupération, par exemple sur le condenseur de la machine frigorifique).

    • Il n'est pas possible de moduler le débit d'air neuf en fonction de la présence ou non d'occupants dans chacune des zones.

    • Des fuites d'un réseau vers l'autre apparaissent toujours dans la boîte de mélange où de 3 à 10 % du débit total est perdu malgré la fermeture du clapet.

    • Les batteries électriques sont peu coûteuses à l'investissement mais très onéreuses à l'usage, à l'opposé des batteries d'eau chaude qui sont coûteuses à l'investissement (deux tubes).

    • Le recyclage de l'air paraît aléatoire, puisque l'air extrait sera issu d'un mélange, sauf en plein hiver et en plein été... Une étude de rentabilité s'impose !
  • Si la vitesse de déplacement de l'air est augmentée pour diminuer les sections, le niveau de bruit sera nettement plus élevé et demandera un traitement acoustique sérieux.
  • Nécessité d'équipements de plus grande solidité pour résister aux pressions, si variante en haute pression.
  • Enfin, et ce n'est pas négligeable, le coût d'investissement de départ est très élevé !
Très honnêtement, avec de tels inconvénients, y a-t-il encore intérêt à avoir un système avec traitement centralisé ?

Niveau sonore

Le niveau NR 35 (soit 40 dB(A) environ), exigence souvent souhaitée dans les locaux climatisés, demande un traitement acoustique soigné, surtout dans le cas des installations "haute pression". Tout particulièrement, les boîtes de mélange sont sources de bruit.
Si nécessaire, le caisson est posé sur un socle antivibratoire. Des manchettes souples doivent être prévues entre le caisson et les gaines afin de minimiser la transmission des vibrations du ventilateur vers les locaux.